Que faire contre la dépression post-partum maternelle ?
L'arrivé de bébé marque un grand tournant dans la vie d'une femme ! C'est alors tout un processus physique et psychologique qui s'enclenche, pour récupérer après l'accouchement et devenir à son tour parent. Le chamboulement est tel que certaines femmes ont besoin d'un temps d'adaptation et passent par le Baby-blues des mamans déprimées après l'accouchement.
Mais attention ! Le Baby-blues cache parfois une véritable dépression consécutive à l'accouchement, qui touche 10% des femmes. Bien-être-bébé vous dit tout sur la dépression post-partum, pour mieux l'appréhender et mieux la surmonter si nécessaire.
Du Baby-blues à la dépression
Après la naissance de bébé, de nombreuses femmes vivent un Baby-blues, une période de quelques jours marquée par un sentiment de déprime et d'anxiété.
L'accouchement représente en effet un bouleversement émotionnel pour les jeunes mamans : malgré la fatigue, elles sont inconsciemment tenues par la pression sociale d'être une « bonne mère » de façon quasi innée. Or, avoir un enfant, c'est tout d'abord le découvrir et créer un lien avec lui, apprendre tous les gestes de la puériculture, mais aussi faire face à ses nouvelles responsabilités en tant que parent.
Cette période du Baby-blues intervient donc généralement dans les 10 jours qui suivent l'accouchement et s'estompe à mesure que maman prend confiance en elle, notamment grâce au soutien de son entourage.
Mais si le Baby-blues s'intensifie et perdure, il peut alors cacher une dépression post-partum, un mal-être plus profond et qui nécessite une prise en charge psychologique pour la surmonter.
Qu'est-ce que la dépression post-partum ?
La dépression post-partum, également appelée dépression post-natale, est donc une forme de dépression qui survient chez la femme après l'accouchement.
La dépression succède parfois au Baby-blues. Elle peut survenir dans le mois suivant la grossesse, tout comme elle peut progressivement se développer sur plusieurs mois avant de clairement se manifester.
Cette dépression s'exprime de façon très variable selon les femmes, mais l'un des premiers signes de la dépression post-partum est l'absence de plaisir à donner des soins au bébé. Souvent marquée par une grande fatigue, les jeunes mamans affectées par ce mal-être sont également empruntes de tristesse, d'anxiété et d'un sentiment de culpabilité, parce qu'elles ne sont pas heureuses et ne se sentent pas capables de s'occuper de bébé. Elles cachent alors souvent leur désarroi à leur entourage.
La dépression post-natale toucherait 10 à 15% des mamans, mais toutes n'en sont pas nécessairement conscientes, dans la mesure où elles ne savent pas ce qui leur arrive et ne peuvent pas mettre de mots sur ce qu'elles traversent.
Par ailleurs, la dépression post-partum chez papa, bien que moins connu, survient également.
Les symptômes de la dépression post partum
Les symptômes de la dépression post-natale peuvent sembler similaires à ceux du Baby-blues, mais en réalité ils diffèrent, en particulier de par leur intensité et leur durée.
La dépression post-partum peut se traduire par les signes suivants :
- Humeur dépressive (sentiment de tristesse ou pessimisme)
- Anxiété sévère
- Grande fatigue
- Trouble du sommeil (insomnie ou hypersomnie), même quand bébé dort
- Perte d'intérêt ou du plaisir en général et vis-à-vis de bébé
- Sentiment de culpabilité
- Modification de l'appétit et du poids
- Baisse de la concentration et difficulté à prendre des décisions
- Agitation physique, ou au contraire ralentissement psychomoteur
- Idées noires
Ce que ressentent les femmes souffrant de dépression post-partum
Ne rien éprouver pour bébé
Certaines mamans, dès le premier contact avec bébé, ne ressentent pas de lien avec leur bébé et préfèrent qu'une autre personne s'en occupe. Il y a un décalage entre le bébé réel, et le bébé imaginé par la maman au cours des mois de grossesse. La confrontation avec la réalité peut alors se traduire de cette façon.
La recherche du lien affectif
Bien qu'elles désirent établir une complicité avec bébé, ce manque de lien affectif, s'il n'est pas exprimé et surmonté, amène certaines mamans à s'occuper de leur bébé avec automatisme. Leur relation avec bébé est plus rude. Cela ne signifie pas qu'il n'y a pas d'amour profond de la part de la mère, simplement qu'elle ne sait pas comment gérer ce nouvel amour.
Ne pas supporter les pleurs de bébé
Dans d'autres cas, parce qu'elles traversent une dépression, certaines mamans ne supportent pas que leur bébé pleure. Elles sont incapables de consoler bébé. Elles ont elles-mêmes besoin d'être consolées et aidées. Or, le manque d'interaction avec bébé crée un vide, qui freine la construction de la relation entre maman et bébé.
Elles peuvent aussi être beaucoup plus irritables, moins patientes et plus dures dans les relations qu'elles entretiendront plus tard avec l'enfant.
La peur de faire du mal à bébé
La dépression post-partum est souvent dominée par l'anxiété des mamans, qui se sentent incapables de prendre correctement soin du bébé, et sont gagnées par la crainte de lui faire du mal.
Le manque d'énergie extrême
La fatigue et le manque d'énergie qui suivent l'accouchement ne s'estompent pas, mais deviennent au contraire extrêmes. Tous les gestes de la vie quotidienne, comme se laver ou faire les courses leur demandent un effort psychologique énorme et les épuisent physiquement.
Ne pas vouloir s'occuper de bébé
Pour d'autres, cet état de dépression dans lequel elles se trouvent s'exprime par un désintérêt général, qui concerne aussi le bébé. Elles le font par devoir, mais ces mamans ne ressentent plus le désir de s'occuper d'elle ou de leur enfant. Etre mère au foyer est pour elles une situation très pesante, de laquelle elles se sentent prisonnières.
Le sentiment de culpabilité et de honte
La plupart des femmes touchées par une dépression post-partum ressentent un grand sentiment de dévalorisation et de culpabilité. Elles s'en veulent de ne pas vouloir s'occuper de leur bébé, ou de ne pas supporter ses pleures, de ne pas être simplement heureuse. Le fait de ne pas ressentir ce bonheur que l'on prête à toutes les mamans, que l'enfant ait été désiré ou non dans leur cas, les laisse à penser qu'elles sont de mauvaises mères, d'où ce profond sentiment de honte.
Cacher son mal-être et sa solitude
Face à cette culpabilité, la plupart de ces femmes se terrent dans leur mutisme. Elles cachent leur mal-être à leur entourage, et parfois à elles-mêmes. Car s'avouer qu'elles ne vont pas bien en tant que mère revient pour elles à s'avouer qu'elles sont de « mauvaises mères ». C'est aussi pourquoi certaines refusent de se faire aider. Mais dès qu'elles se l'avouent, elles cherchent généralement des solutions pour sortir de ce mal-être.
Comment surmonter la dépression post-partum ?
S'avouer en dépression malgré le sentiment de culpabilité
Le premier pas vers la guérison est le plus simple, mais aussi le plus dur à franchir : s'avouer que l'on est en dépression. Mais encore faut-il reconnaitre les signes de la dépression lorsqu'elle nous affecte, et ne pas le confondre avec un simple baby-blues.
La plupart des mamans en dépression ont beaucoup de mal à admettre qu'elles traversent une dépression, car elles l'assimilent au fait d'être une « mauvaise mère », incapable de trouver du bonheur auprès de ses enfants. C'est d'ailleurs pour cela qu'elles ne se l'avouent pas toujours et mettent leur état sur le compte de la fatigue et du surmenage. Beaucoup le cache à leur entourage et à leur médecin.
Or, il est important de se confier, car la dépression doit être traitée. Si le sentiment de mal-être habite la maman (angoisse, déprime) et perdure dans le temps, il est donc impératif qu'elle en parle à son entourage, ainsi qu'à son médecin qui pourra la diriger vers une aide psychologique si nécessaire.
Le suivi psychologique
Le principal traitement de la dépression est la psychothérapie, qui peut être une solution efficace. Elle permet aux mamans de confier leurs émotions à un professionnel et de prendre du recul par rapport à leur situation. D'autres femmes trouvent un soutien auprès d'association d'aide aux mamans (PMI), où elles peuvent se confier à d'autres mamans qui ont parfois elles aussi traversé une dépression et peuvent leur prodiguer des conseils. Le suivi thérapeutique peut suffire, ou être complété par un traitement médical.
Le traitement médicamenteux
Le traitement médicamenteux intervient surtout dans les cas de dépression sévère : la psychothérapie est alors accompagnée de la prise d'antidépresseurs, qui permettent à la maman de mieux gérer son stress et ses angoisses.
Durée du traitement et récidive
Lorsqu'elle est traitée, la dépression post-partum peut être surmontée en quelques mois, avec un travail sur soi-même important. Mais dans le cas contraire, la dépression peut s'étaler sur des années. Le risque de récidive est d'ailleurs plus important : la dépression peut parfois disparaitre sans conséquence, ou réapparaitre. Mais en cas de rechute, il faut toujours s'appuyer sur le soutien de son entourage et de ses médecins, en tentant de rester optimiste.